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L'heure miroir

·6 mins·
Musique Concerts
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Ce n’est pas un secret, j’aime énormément le travail de Matthieu Chedid (dit -M-) depuis le début des années 2000.
Je l’ai vu plusieurs fois en concert, et écouté ses albums studio et live un bon paquet de fois.

Aussi, quand j’ai la sortie d’un album intitulé L’heure miroir en duo avec Thibault Cauvin, je me suis empressée d’aller l’écouter, et n’ai pas boudé mon plaisir.

Et quand j’ai vu qu’il y avait une tournée associée, j’ai forcément bondi sur l’occasion !

Allez, je vous raconte tout ça.

L’heure miroir, l’album
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Une particularité que j’apprécie beaucoup chez -M-, c’est cette capacité de se réinventer, et le fait de ne pas faire que des albums “solo”. Ses projets collaboratifs sont nombreux, en famille, entre amis, et toujours de qualité. Citons par exemple Le soldat rose (le conte musical écrit par son père Louis Chedid), Lamomali avec Toumani et Sidiki Diabaté entre autres, ou encore la tournée Les saisons de passage en fratrie avec Anna et Joseph, et j’en passe.
C’est un de ces artistes qui aime profondément la musique, et la partager.

Le voici donc à nous proposer cette fois un album en duo avec un guitariste classique du nom de Thibault Cauvin.
Au programme, la rencontre de 2 univers à cordes qu’a priori tout oppose, sans chant, mais avec le jeu du silence pour sublimer les instruments. Matthieu et sa Fender Stratocaster qu’il possède depuis l’adolescence, Thibault et sa guitare classique, la seule qu’il ait jamais eue et avec laquelle il a fait le tour du monde.
C’est un peu comme si d’un côté on avait du chocolat, et de l’autre de la fleur de sel. Ces 2 éléments font plutôt bande à part en général, mais quand on sait les associer, c’est di-vin.

Bien entendu pour que cette formule fonctionne, il a fallu l’intervention d’un cuisinier qui a su harmoniser les univers. Ce cuisiner n’est autre que Jordan Cauvin, le frère de Thibault.

Le résultat est tout simplement exceptionnel. L’équilibre est juste, subtil, les harmonies à donner la chair de poule (alors oui, j’ai déjà la chair de poule quand j’écoute -M- la plupart du temps, mais là on est sur un autre niveau de hérissage de poil…). L’album propose évidemment des titres de -M-, mais pas que, avec entre autres la fameuse Gnossienne n°1 d’Erik Satie ou encore Imagine de John Lennon. De quoi redécouvrir ces morceaux, en se laissant bercer à l’ombre des arbres dans un hamac.

Le live des Nuits de Fourvière
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Quand j’ai vu qu’il y avait un concert à Lyon lors des Nuits de Fourvière, la soirée était déjà complète malheureusement.
Mais coup de chance, je me suis inscrite sur les listes d’attente et 10 jours avant le concert j’ai pu obtenir une place !

Première partie : Louise Jallu
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En première partie j’ai eu le plaisir de découvrir Louise Jallu, joueuse de bandonéon qui nous a proposé quelques pièces durant une demi-heure. Au menu des compositions comme A Genneviliers, toujours, ainsi que des réarrangements notamment le célèbre Libertango d’Astor Piazzolla (si si, je vous assure que vous connaissez !).

Je n’avais pas écouté de Piazzolla depuis longtemps, et j’ai beaucoup aimé me “rappeler” ses compositions.
Gros point négatif en revanche qui a pénalisé mon expérience : le manque d’écoute de la part du public qui clairement n’avait pas envie de découvrir cette artiste, et a passé toute cette première partie à discuter (et à voix haute pour certaines personnes, je pouvais littéralement prendre part à la conversation si le cœur m’en disait). Artiste moi-même, et ayant payé ma place plein tarif, j’ai trouvé ce comportement très inadapté de la part du public.

Seconde partie : L’heure miroir
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Après un petit entracte, il fut enfin l’heure.
Laissez-moi vous dire que , le public était toute ouïe (remarquez, tant mieux !).

Le concert est annoncé comme un récital à 2 guitares. C’est selon moi tellement plus que ça.
Comme je l’ai dit plus haut, c’est vraiment la rencontre entre 2 univers, 2 être humains, avec leurs habitudes, leurs personnalités, leur histoire.
Et pour se rencontrer, ces univers font chacun un pas vers l’autre, dans l’inhabituel, l’inconnu, l’étrange, mais toujours pour la beauté de l’ensemble et une expérience hors du commun.

D’un côté Matthieu, qui joue pour l’occasion assis, avec une seule guitare (la fameuse Stratocaster dont je parlais plut tôt) alors que d’habitude il en amène plusieurs, et ne chante pas (le public s’en charge volontiers ❤️). Cela ne l’empêche pas de transmettre sa tendresse, son énergie, et nous proposer de magnifiques choses.

De l’autre côté Thibault, au verbe ô combien délicat et poétique, qui lui n’a jamais joué debout, n’est pas habitué aux sangles de guitare, apprend à faire des blagues et à jouer sans partition, à venir sur le devant de la scène et lâcher prise.

Et ensemble, un ballet de guitares. Chacune apportant sa touche, tout en nuance, en précision et subtilité.
Chacun des musiciens apportant son cœur, ses émotions, son regard envers l’autre, toujours avec un immense sourire !
Les voir en concert est encore mieux que d’écouter l’album, parce qu’il y a de l’échange, entre eux deux, mais aussi avec le public. Le live permet d’offrir davantage d’espace aux moments d’improvisation, et de connexion avec l’auditoire (enfin ça, ça dépend des artistes, mais ici c’est le cas !).

Petit fait amusant en passant pour nos amis guitaristes, montrant leur différence de jeu :
l’un monte sur son manche (donc reste sur la même corde pour jouer les notes), quand l’autre reste dans la même zone (et donc change de corde).

J’ai également trouvé la mise en scène très réussie, avec ses nombreuses ampoules sur pied de différentes hauteurs placées tout autour d’eux, s’éclairant plus ou moins et de différentes couleurs selon les morceaux joués, donnant une ambiance encore plus intimiste, et mettant en valeur la musique.

En bref
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Si vous :

  • aimez la musique de Matthieu Chedid et/ou Thibault Cauvin, allez les voir / écouter l’album bien évidemment,
  • ne connaissez pas leur musique, mais aimez la guitare, allez-y aussi,
  • aimez le metal, allez-y aussi (si si, je vous promets !),
  • aimez la guitare classique, allez-y aussi,
  • aimez la musique de chambre, allez-y aussi,
  • aimez Rodrigo y Gabriela, allez-y aussi,

Maintenant si vraiiiiiment vous avez du mal avec la musique sans paroles, testez quand même l’album à l’occasion, vous n’êtes pas à l’abri d’une heureuse découverte 😉.

Virginie Pageaud
Auteur
Virginie Pageaud
Couteau suisse de la tech depuis 2011.

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